Volcans Ethiopie 2016: Erta Alé et Dallol

Le voyage s'est fait avec l'agence "80 jours voyages".
Une extension à 470€ de 4 jours nous a permis de découvrir les églises perdues dans les montagnes du Gheralta, le départ de Genève était alors le 7 novembre.
Puis nous avons découvert la région du Dallol et nous avons bivouaquer au sommet du volcan Erta Alé pour admirer le lac de lave permanent, qui alors débordait: chance inouie!

80 jours voyages propose du 11/11 au 19/11 2016 un superbe trek, avec 2 avions internes,
3 nuits au sommet de l'Erta Alé et 1,5 jours au Dallol.
Le prix est 3490€ pour une inscription avant le 1. mai et 3690€ après.

C'est cher, mais cela en vaut vraiment la peine, et l'intendance est compliquée.

Tapez Dallol ou Erta Alé sur google et vous aurez de magnifiques images.

Ci joint, le rapport de course et quelques photos.
Et les vidéos spectaculaires.





Ethiopie 2016
Lang Fred, relu par Christel et Sylvain

 lundi 7.11

Nous sommes deux (Christel et moi) pour l'extension de quatre jours pour randonner vers les églises aériennes du Tigré.

Vol sympathique avec Türkish airlines, escale à Istanbul, quelques rebondissements à l'arrivée à 01:00 à Addis Abeba (en amharique, signifiant la nouvelle fleur).

mardi 8.11

Peu d'attente pour le visa, peu de touristes (état d'urgence!), pas de navette, personne à la réception de l'hôtel Ghion, celui-ci est beau avec un joli parc, mais déliquescent).
La réceptionniste découvre notre réservation! (Tout cela avait directement et à l'avance été réservé avec Ghion, sans passer par l'agence 80 Jours Voyages).

Nous prenons un taxi de l'hôtel, plus cher, prix négocié, nous allons à Entoto, puis à St Georges et Lucy (National Museum of Ethiopia).


mercredi 9.11

Le vol pour Mekelé est retardé de 2h et, pour finir, de 1h seulement.

Nous faisons connaissance de notre chauffeur, Zelalem, que nous garderons durant tout le séjour.

Ensuite nous arrivons à Wukro, où nous embarquons notre guide Tewelde qui va nous accompagner pour la visite des églises taillées à même le roc des montagnes du Gheralta (~ 2'100m d'altitude), région montagneuse du Tigré, une des neuf régions de l'Ethiopie.

Lunch et visite de l'église rupestre de Qirqos, près de Wukro, taillée dans du grès rouge. Elle comporte trois nefs dédiées à Mikaël, Tcherqos et Gabriel.
Deux croix surmontées chacune de deux poissons sont sculptées à chaque entrée latérale pour empêcher le démon d'entrer dans l'église.

Nous avons une heure de retard, et comme un pont était cassé, nous ne pouvons visiter l'église prévue de DebreTsion Abune Abrham et faisons un long détour pour arriver, un peu déçus, à notre hôtel à Hawsien. Bon, nous avons tout de même vu de beaux paysages du Tigré, où les champs sont bien entretenus et sans pollution de plastique et, pour cause, les chèvres sont gourmandes !

L'hôtel est sympa, avec une cour intérieure, le patron est très avenant.

Nous allons découvrir quelques églises du Tigré.

Eglises rupestres du Tigré:

(source: http://wikitravel.org/fr/Les\_églises\_rupestres\_du\_Tigray)

Le Dr. Abba Teweldemedhin Yosief en a répertoriée 120, elles peuvent être classées selon leur implantation géographique. Elles se répartissent principalement entre, d'est en ouest, les massifs du Wemberta, du Gheralta et du Tenbien. D'autres enfin sont en dehors du périmètre de ces trois massifs. L'église éthiopienne a harmonisé les droits d'entrée dans les églises. Ils sont partout de 150 birrs par personne (en 2016).

\item jeudi 10.11

Après un sobre petit-déjeûner, départ vers 07:50 pour les églises de Mariam et Daniel Korkor (2340m).

Il faut compter 12 km de voiture sur piste et 1h30 de montée à pied, 300m de dénivelé, 4 ou 5 passages aériens nécessitant l'usage des mains.

C'est une église-grotte dédiée à la vierge (datation incertaine: 7ème-14ème siècle.)

Elle possède de magnifiques peintures d'influence byzantine. L'église est taillée dans le rocher et a des dimensions imposantes (16 x 10 x 6 m).

Pour Daniel Korkor, il y a en plus une vire vertigineuse, à pic sur l'abîme.

Ces églises sont troglodytes ou semi-troglodytes, avec des peintures très fraîches (13-14 ème siècle).





Nous voyons aussi un francolin en contre-bas.

L'aprés-midi, après un pique-nique sous un très vieux sycomore géant, notre guide nous propose une rando de 10 km dans la campagne.
Ce sera l'occasion de découvrir les champs cultivés avec soin, des villages, de boire un café traditionnel, d'avoir de belles vues sur les massifs montagneux de grès (sandstone) en marchant à travers les acacias, notre guide réussira à lever un espèce de lièvre qui prenait un moment de repos, nous le voyons partir à toute allure pour totalement disparaître, et à notre grande surprise, nous croiserons en contre-bas d'une falaise des marmottes gambadant de rochers en rochers sous nos yeux éblouis.

Nous avons aussi croisé des merles métalliques ou choucas d'or, jolis oiseaux aux reflets bleus, des canards sauvages et un écureuil.

J'ai négocié, avec peine, l'ascension, pour le lendemain, de l'église Abuna Yemata Guh.

Elle est très aérienne et l'agence ne voulait pas prendre la responsabilité de nous y conduire.
Christel et moi déclarons alors que nous assumons, ainsi le problème est résolu.

La question qui subsiste est "avec ou sans corde/baudrier" ?

Un couple de français l'a fait, lui, sans la corde et elle avec.

vendredi 11.11

C'est parti pour Abuna Yemata Guh!

Nous décidons, tous deux, de prendre la corde. Il y a deux passages verticaux et une vire, avec de bonnes prises, ce serait jouable, mais nous ne sommes pas dans un jeu vidéo et nous n'avons qu'une vie...






Après 10 km de voiture et 2 km à pied nous arrivons au parking.
La montée est d'abord usuelle, puis arrive la falaise de 30 m où le prêtre nous demande de nous mettre pieds nus pour de meilleures prises, puis un premier assurage est nécessaire.

Un nouvel assurage s'avère nécessaire un peu plus haut, puis le long d'une vire (le prêtre et le guide tiennent chacun un bout de la corde et nous nous mousquetons dessus).
Pour la vire, je trouve que la corde est plus embarrassante qu'autre chose.

Des vautours nous survolent constamment.
Nous devinons leur nid.

Voici un extrait du site http://www.toiquiviensdethiopie.com:

L'église Abuna Yemata Guh

Cette fascinante petite église troglodyte est sans doute celle qui jouit de la situation la plus spectaculaire d'Ethiopie. En effet, elle a été taillée dans l'une des grandes aiguilles rocheuses qui dominent l'horizon au sud-ouest de Megab.

L'église porte le nom d'un des neuf saints syriens (Yemata, aussi appelé Libanos) arrivé dans le Tigré au 6ème siècle. La tradition raconte que, la première fois qu'Abuna Yemata arriva ici, les villageois des alentours se méfiaient de lui et essayèrent de le chasser avec des massues et des lances. En représailles, il transforma leurs armes en lions et en léopards qui les dévorèrent aussitôt. Après cela, pour prouver qu'il n'était pas un mauvais voisin, Abuna Yemata ressuscita tous ses agresseurs et les baptisa. Dix des villageois ressuscités décidèrent de rester à ses côtés au sommet de la montagne et de consacrer leur vie à Dieu. Yemata leur dit que, pour y arriver, ils ne devaient plus jamais voir le visage ou entendre la voix d'une femme. Mais ce n'est pas Yemata et ses disciples qui bâtirent l'église. Jésus descendit du ciel et leur dit que quatre rochers géants étaient en train de lutter avec acharnement pour avoir l'honneur d'être l'église de Yemata. Le vainqueur apparut ensuite miraculeusement avec son église entièrement formé.

Pour se rendre à l'église Abuna Yemata Guh, depuis Megab, il faut d'abord suivre la piste balisée qui bifurque de la route de Dugem, vers le sud-ouest, près du Fitsum Bar. Après 3,5 km, on trouve le sentier qui mène à l'église, qui se trouve encore à 45 minutes de marche ou à 10 minutes en voiture. Il faut ensuite entreprendre une ascension difficile et vertigineuse d'environ 500 m d'altitude. Après une bonne heure d'escalade, nombreux sont ceux qui abandonnent dans la dernière ligne droite. Les derniers mètres sont en effet les plus impressionnants : un paroi à pic d'environ 200 m, percée de trous irréguliers où il faut s'agripper, pieds et mains, et quelques branches mortes servant accessoirement de rampe. Cet ascension ne présente pas de réel danger pour les personnes assez en forme et agiles, et qui n'ont pas trop le vertige. Mais elle ne doit surtout pas être tentée par ceux qui ont des doutes sur leur agilité, ou qui sont (même moyennement) sujet au vertige. Il serait en effet très périlleux de se retrouver paniqué ou paralysé sur cette paroi.
Ceux qui passent l'obstacle ne le regrettent pas. L'intérieur de l'église est remarquable. Ses vastes fresques aux murs et au plafond sont parfaitement préservées et ont été décrites comme les plus raffinées jamais découvertes dans la région du Tigré. La fraîcheur des couleurs est un indice permettant de dater approximativement ces peintures au 15ème siècle. Au plafond, deux dômes peints représentent des personnages disposés en cercle. Le premier représente neuf des douze apôtres. Sur l'autre dôme, huit personnages dans la même posture représentent huit des neuf saints syriens, responsables, selon la tradition, de l'évangélisation du pays. Le neuvième, Abuna Yemata lui-même, est représenté à cheval sur l'un des murs.

L'après-midi, je propose d'aller à l'église de Debre Tsion, que nous avions ratée le premier jour.

Après un pique-nique champêtre au bord d'une rivière, nous arrivons à un village où notre chauffeur Zelalem passe quelques coups de téléphones.
Nous apprenons que le prêtre qui a les clefs est aux champs, et que la visite n'est pas possible...

Je propose la visite le lendemain matin, mais ce n'est pas possible car Zelalem doit être à Mekelé assez tôt pour préparer la suite du voyage.
Finalement, nous nous lèverons à 5h30 pour voir cette église.

L'après-midi est consacré à l'église de Maria Papaseyti, accessible en une demi-heure de marche, mais nous allons faire 12 km à travers des plantations de sorgho et d'autres cultures.

L'église est située au milieu de palmiers, une sorte de véritable oasis dans un canyon luxuriant entouré de falaises rouges.

Ses peintures dominent dans les teintes rouges et jaunes.

samedi 12.11

Après une longue piste (6-8 km) et 3 km de marche, 300m de dénivelé nous arrivons à un petit plateau paradisiaque offrant une lointaine vue sur les cultures du Gheralta.

Nous avons observé un francolin et, à deux reprises, de nombreux singes sur les rochers (au moins 25).







Quelques arbres fournissent des olives, qui ressemblent plus à de très petites cerises, goûteuses et admirablement sucrées.

L'église est perchée sur un nid d'aigle, elle abrite des salles de 9m de haut et une galerie en demi-couronne entoure l'autel.

Puis, retour à la voiture, adieu au guide (très satisfaits, nous lui donnons un généreux pourboire), arrivée à Mekelé à l'hôtel Hilltop vers 13h.

Lunch, café et voici le groupe de l'agence "80 Jours Voyages" qui arrive.

Les responsables de l'agence sont là: Sylvain et Juliette, et des participantes: Françoise, Pauline et Danièle, ainsi nous sommes 7.

Nous partons faire une petite excursion en ville pour passer à la banque et nous profitons de boire un super jus de mangue/avocat.

Puis Sylvain nous fait un briefing durant le repas et nous passons notre dernière nuit normale!

dimanche 13.11

Nous voilà partis avec trois véhicules vers 8h du matin. Il fait encore frais sur les plateaux à 2400m, mais cela va changer, nous descendons jusqu'à 0m et la température arrive à 31 degrés.

Un arrêt pour le permis de la police et deux policiers nous rejoignent avec leurs kalachnikovs.

Après quelques 3-4h de route et 2-3h de piste, le début est sablonneux, il ne faut pas s'enliser, puis c'est rocheux et il faut être expert en conduite dans les rochers! Nous voici au camp Afar, servant de base au départ pour l'Erta Alé.

Nous prenons un lunch à l'abri, mais la température doit bien approcher les 36 degrés.

Quelques petites filles espiègles se jouent de nous.

Nous rencontrons notre guide Afar, Moussa, sourd-muet, mais très respecté.

Nous faisons trois tas avec nos bagages: le premier sur l'homme, le second sur la bête (le dromadaire) et le dernier reste dans la voiture.

C'est étonnant de voir comment diminue l'indispensable quand il faut le porter...

Vers 17:15, c'est le départ pour 3-4 h de marche et 400m de dénivelé. Assez rapidement, deux groupes se forment, l'un monte plus rapidement avec Moussa et l'autre plus lentement avec Sylvain.

La magnifique pleine lune, qui est à son périgée, nous permet de monter sans frontales.

Nous arrivons vers 21h et les autres vers 21h30.
Le camp est formé d'abris arrondis réalisés en pierre de lave couverts de branches, de paille et d'autres abris sont sans toits.

Nous avons droit au luxe, alors que d'autres agences envoient leurs clients dans des abris dépotoirs... en les faisant monter le soir et redescendre le lendemain matin...


Depuis le camp et sous une pleine lune, nous voyons pour la première fois le lac de lave de loin et découvrons son haut niveau qui menace de déborder, et c'est un véritable spectacle, nous n'en croyons pas nos yeux!

Un Afar m'apprend que le lac a débordé de tous côtés, il y a 2-3 jours et que par conséquent, il est inaccessible, de toute manière nous ne verrions rien en allant plus près, il y a un point de vue à 10 minutes du camp.

Nous sommes un peu déçus, nous ne verrons pas le chaudron bouillonnant, mais attendons Sylvain, il avisera.

Nous voyons tout de même un groupe descendre dans la caldeira, contourner le volcan et monter sur un piton rocher, côté ouest.

Sylvain arrive et nous partons au point de vue, pas mal il est vrai, de belles gerbes de feu apparaissent et disparaissent, mais...

Puis, Sylvain décide d'aller sur le piton.

A 22h, nous descendons prudemment dans la caldeira et nous nous approchons de la lave "fraîche" d'un ou deux jours, c'est brûlant, les formes sont fantasmagoriques.
Nous contournons le volcan pour arriver, après un petit parcours en masque à gaz, au piton.
Son ascension nécessite une certaine prudence, car il y a des trous et une crevasse. Une fois au sommet, c'est le spectacle sur le lac de roches en fusion. Quelques projections spectaculaires.

Retour par le même chemin. Arrivée vers 2h du matin.

lundi 14.11

Réveil à 4h45, une orange et départ pour le chaudron, arrivée à 4-8m du lac, qui est au même niveau que nous, impressionnant, d'autant plus qu'il est à 20-50cm du débordement, mais c'est un volcan effusif, donc pas de craintes, nous pouvons filmer tranquillement. Tout de même, quelques projections attirent le respect.
Un hornito rougeoie et dégaze à nos côtés, je vais appeler cet endroit, notre COIN. Nous y restons 2h30 et retour pour le petit déjeûner.
Il est 9h30, c'est l'heure de la "sieste" à 32 degrés...  Puis le lunch et la "sieste" à 36 degrés.

Vers 15h, un cri brutal de Sylvain: "Il déborde, levez-vous!".







Une ou deux coulées de lave sont observées du côté du COIN.
Nous montons au point de vue et Sylvain propose un goûter et un départ pour le COIN vers 17h.

Départ avec le lever de la lune et le coucher du soleil, fascinant! nous arrivons au COIN où la lave s'écoule en deux rivières.
Nous marchons sur des oeufs (en fait sur la lave récente) et Sylvain nous rend attentif aux tubes de lave, nous sommes à deux mètres de la lave qui coule en une ou deux petites rivières qui flamboient au soleil couchant puis à la pleine lune.

J'essaie de jouer au pro et de fixer mon appareil à un trépied que l'on m'a prêté, cela semble fonctionner!

Enfin, retour pour la seconde nuit, et repas vers 21h30, un petit cabernet-sauvignon éthiopien (un reste de bouteille bienvenu!) n'est pas dédaigné.
Puis je prends un stillnox à 22h30 pour dormir un peu!


mardi 15.11

Réveil à 4h50 pour aller au COIN, de nouveau une lune superbe et un lever de soleil éclaire le ciel.

Arrivés au COIN, nous constatons que la coulée de hier s'est arrêtée, mais que le lac menace de déborder encore, en vérité,  il déborde, mais la lave éjectée reconstruit le mur détruit par la lave intérieure. C'est une nouvelle version du mythe de Sisyphe.

Nous rentrons par un détour au cratère nord, celui-ci est formé de trois hornitos qui rougeoient et dégazent.























Sylvain nous fait remarquer qu'en deux ans, il y a eu un remplissage d'au moins 5m.

Arrivés au campement, nous prenons le petit-déjeûner et un groupe part à la sieste, tandis que l'autre retourne au cratère nord.

Notons, qu'en principe (avant 7h, ils dorment), un policier doit accompagner chaque sortie et que parfois ils sont réticents au côté aventurier de notre chef, qui, fin négociateur, arrive quand même toujours à ses fins...

Nous descendons dans le cratère nord avec une prudence extrême car il y a de gros tubes.
Nous marchons jusqu'aux hornitos et rentrons pour le lunch.

Enfin, une vraie sieste semble enfin se profiler... Mais non, on signale des coulées à travers le COIN.

Départ à 14h, en plein cagnard, on accède à 2m de la coulée, le policier n'est pas très chaud et Moussa est très attentif à chacun de nous dans nos petits déplacements, il paraît inquiet!

La coulée amorce un virage, on est à 10m du lac.

Il faut marcher prudemment, d'ailleurs Sylvain descend de 30cm... Il ne faut pas marcher sur les endroits qui sont bien lisses.

Le robinet s'arrête, vers 19h30 retour vers le camp, puis souper et à 22h au lit pour une vraie et longue nuit, nos sacs sont prêts car nous allons quitter le camp à 5h avec un réveil à 4h.

mercredi 16.11

Vers 3h20, un murmure nous parvient dans la nuit, c'est Juliette: "Si ça vous intéresse, il y une grosse coulée".

Branle-bas de combat, c'est gigantesque, une énorme coulée dévale la pente jusqu'au pied de la caldeira et devant le camp.







Le départ est différé, direction la caldeira!

Nous sommes de nouveau à quelques mètres des laves qui rampent lentement dans notre direction, nous reculons lorsque le trépied est brûlant ou que les caoutchoucs prennent feu... C'est dantesque.
En haut la puissante cascade alimente des dizaines de méandres, des coulées multiformes, sortes de pieuvres géantes, le lac déborde à gros bouillons.

Après 1h30 d'observation, un signal lumineux de Zelalem nous indique que notre séjour chez Vulcain prend fin.

A 5h30, marche de retour, arrivée aux voitures vers 8h45, puis la piste et la route. Un coca bien frais et un lunch à base d'émincés de chèvre nous ravira puis nous arriverons à Hamed Ela, le village Afar de déchargement des caravanes de sel du Dallol, c'est aussi la fin de la route goudronnée, construite pour l'exploitation de la potasse.

Nous nous installons, lits de camp en plein air et en pleine lune pour la plupart, douche de campagne et bière chez les militaires (seuls autorisés à en fournir, car chrétiens, les Afars étant musulmans).

jeudi 17.11

Après le petit-déjeûner,
nous quittons le camp vers 07:15 pour le Dallol, le temps de prendre en charge les quatre militaires, deux resteront aux voitures et deux nous accompagneront. Il fait déjà chaud, mais nous ne pouvons partir plus tôt à cause des règlements militaires.

Nous croisons de longues caravanes de dromadaires et d'ânes qui partent charger le sel.

La croûte de sel dessine des cellules hexagonales, phénomène qui peut se modéliser en mathématiques.

Nous arrivons dans la plaine de sel, appelée aussi salar, avec un peu d'eau et nous la traversons en véhicule pour arriver au Dallol proprement dit. Le Dallol ("désintégré" en amharique) est une petite zone hydrothermale très curieuse et très colorée au sommet d'un ancien volcan dont la dernière explosion remonte à 1926. Son étendue varie selon les années et son hydratation aussi : tout peut être inondé (rien à voir) ou tout sec (sans couleur).

Nous allons rester de 8h à midi, alors que les autres groupes restent au mieux 1h30.

Nous en prenons plein les yeux!  Nous peinons même à croire ce que nous voyons, cette magie de couleurs aussi flashy, aussi irréelle!
Les concrétions salines et sulfurées, de formes invraisemblables, de couleurs jaune-vert-rouge, des petits lacs très variés,
parfois un petit lac bleu et des émanations de gaz.
Les photos ci-dessous (tout en bas) en disent plus.

Ensuite, après un bref arrêt à l'ombre des citernes italiennes de l'entre-deux guerres, nous reprenons les véhicules et faisons un arrêt à l'ombre des falaises de sel pour manger une pastèque succulente et fraîche, des dattes et des oranges.
Le guide nous propose qu'un groupe aille faire un tour dans les canyons pendant que l'autre se repose.

Une marche de 40 minutes nous mène dans des canyons d'aiguilles de gypse avec au-dessus des chapeaux blancs de calcaire coralliens.

Nous traversons  une grotte avec une petite mare de fleurs de sel et une grosse araignée.

Après, tout le groupe repart en véhicule au Petit Dallol, improprement appelé "lac aux geysers".
ll y a du vent et des émanations de CO2, non ce ne sont pas des geysers, nous y voyons aussi des oiseaux morts... Le dioxyde de carbone a eu raison d'eux...

Puis, nous allons observer et discuter avec les travailleurs du sel sur la banquise, qui travaillent sous un soleil torride, 38 degrés et c'est la saison fraîche!
Il y a trois postes principaux: la hache pour couper, le pieu pour soulever et le finisseur (tailleur), ils font des briquettes de sel de 3 kg environ et un dromadaire porte environ 28 briquettes.

Ensuite, un demi-groupe part voir le lac noir (black waters), il fait 39 degrés, celui-ci est entouré de bischofite (chlorure de magnésium).
Nous enfonçons un peu, après quelques détours, nous voilà sur une butte au-dessus du petit lac noir (12m).

Le retour nous ramène au camp, quelques cocas et bières plus tard et un nettoyage des chaussures pleines de potasse, une douche et nous voici remis!
Le souper s'en suit et les sacs sont prêts pour le lendemain.
Une bonne surprise, il est décidé de partir plus tôt pour prendre une autre route avec un arrêt "cascade"! Eau douce en perspective, quelle douceur !

vendredi 18.11

Départ à 05:30 pour le lac Karoum, lever de soleils, à cause de son reflet sur le lac, nous observons deux renards de la voiture.


Un bain de pieds d'eau salée plus tard et nous repartons vers 8h.

A 8h30 déjà, nous voici à la petite cascade d'eau douce, mais ô combien rafraîchissante!

La plupart se baigne en culottes, divine baignade!
Il y a des petits poissons et quelques grenouilles. Des biquettes, curieuses, nous observent depuis les rochers.

A 9h30, départ, nous passons à Bere Alé, où se tient la coopérative du sel et aussi un camp de réfugiés érythréens.

Nous observons des champs de sorgho, de blé et de tef (blanc ou rouge), céréale à l'origine de l'ingeria.

Des boeufs piétinent pour le battage du blé et des hommes forment ensuite des monticules de blé battu pour le fourrage.

Un repas à Wukro, une panne de voiture et nous arrivons à l'aéroport de Mekelé pour la fin de notre voyage.

Fatigués, mais les yeux brillants de souvenirs.


Référence:
Ethiopie, guide Olizane.